Table ronde sur l’architecture moderne et contemporaine au Liban.
Lundi 30 mai 2022
19h00 Beyrouth / 18h00 CET
En présentiel, Amphithéâtre Leila Turqui,
Bibliothèque Orientale de Beyrouth – BOB, ou
En ligne sur la plateforme ZOOM.
Table ronde
Des architectes, des livres. Cette première table ronde abordera, en 90 minutes et en français, l’architecture moderne et contemporaine au Liban à travers trois monographies d’architectes.
Sophie Skaf, auteure de l’ouvrage A Beyrouth, sur les traces de Jean Royère, un récit mémoriel et architectural, publié à compte d’auteur (2021) en édition limitée à 300 exemplaires numérotés, revient sur les architectes du patrimoine moderne de Horch Kfoury 1950-1970.
Joseph El Hourany, auteur de l’ouvrage Henry Eddé, architecte moderne, publié aux éditions ALBA (2019), relate l’histoire du livre, de sa conception jusqu’à sa publication.
Jacques Liger-Belair, co-auteur de l’ouvrage collectif Jacques Liger-Belair, le parcours d’un architecte, publié aux éditions Dar An-Nahar (2014), raconte, dans un film-portrait produit par le BAFF, son rapport à l’écriture et aux livres qu’il a publiés au fil des ans, ainsi que sa carrière au Liban.
Participants
Sophie Skaf est architecte DPLG (Paris). Elle exerce son activité depuis 1994 au Liban et en France, en particulier dans les domaines de la rénovation et la réhabilitation d’édifices des XIXe et XXe siècles et de l’aménagement intérieur. Elle s’investit aussi dès 1996 dans la scénographie d’événements, le design d’objets et la promotion du design, d’abord au sein de la plateforme table rase puis à travers l’ADAPO (Association pour le design et l’architecture au Proche-Orient) dont elle est la cofondatrice.
Elle a publié à compte d’auteur, 20×20 Beyrouth.Paris.Tunis.Barcelone (éd. 2010), un imposant ouvrage sur les carreaux de ciments décorés typiques des années 1910 à 1940 primé au Dubaï International Print Award 2011 et A Beyrouth, sur les traces de Jean Royère, un récit mémoriel et architectural (éd.2021). Cette édition limitée à 300 exemplaires numérotés, retranscrit le développement du quartier Horch Kfoury dans les années 50, une période glorieuse de l’histoire de Beyrouth dont il faut préserver l’héritage.
Joseph El Hourany est architecte (DES 1999), urbaniste (MS 2005) et titulaire d’une licence en Etudes et Pratiques des Arts (PhD 2010). Il est aussi titulaire d’une licence en philosophie de l’Université Libanaise (UL 2003) et une licence en musicologie (McGill 2007). De 2006 à 2010, il a mené ses recherches doctorales auprès du Massachusetts Institute of Technology (MIT) en cotutelle avec l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Dans sa thèse, il a traité la mise à jour des nouveaux principes de l’architecture numérique à l’ère cybernétique ; particulièrement le design paramétrique. Depuis 1999, il travaille sur plusieurs projets de construction et d’aménagement au Liban, en Europe et aux Etats-Unis. Il enseigne à l’Université Libanaise et à l’Académie Libanaise des Beaux-Arts depuis 2010. Il a publié The Future of the Past avec John Carswell en 2003, Specimen Zero en 2010, Specimen One en 2011, Guvder en 2012 et Henri Eddé, Architecte Moderne en 2019. Il a exposé ses travaux à Montréal, à La Centrale (2007 et 2008) et UQAM (2008), à Québec au Musée St-Hilaire (2008), à Boston au Strata Center (2007 et 2009), à Beyrouth à l’ALBA (2011) et à l’Ordre des Ingénieurs et Architectes (2013).
Jacques Liger-Belair est né en 1933 à Liège en Belgique. En 1955, il est diplômé en architecture de l’École Supérieure Saint-Luc à Bruxelles. Avec sa formation moderniste, il adhère, très tôt, à l’œuvre du Corbusier. En 1958, il enchaîne de nombreux voyages autour de la Méditerranée, au Moyen-Orient, en Inde, et découvre des paysages habités ; les maisons des hommes et leur merveilleuse diversité ; il réalise que ces constructions vernaculaires et ces cités de terre, de pierre ou de bois constituent un enseignement plein de sagesse et une véritable identité culturelle.
Aux rêves de béton et de modernité de la première heure se superposent des images d’architectures sans architecte, universelles et variées.
Au début des années 60, il s’installe au Liban et exerce sa profession d’architecte, conformément à ses convictions de modernité.
En 1965, il signe la première édition de son livre L’Habitation au Liban, publié par l’APSAD. Ouvrage référence, une seconde version revue et augmentée est publiée en 2000 aux Editions Geuthner.
En 1974, la Congrégation des Sœurs des Saints-Cœurs lui confie à l’architecte un vaste programme : la construction de plusieurs collèges au Liban. Dans le domaine des constructions éducatives, Jacques Liger-Belair développe le concept des classes « ouvertes », des espaces de rencontre où les enfants peuvent tout à la fois apprendre et vivre ensemble.
En 1980, avec Jean-Pierre Mégarbané, il fonde Atelier des Architectes Associés, AAA. Ils sont rejoints par la suite par Georges Khayat, André Trad et Roger Hashem.
En 2003, les Editions Dar An Nahar publient Beyrouth 1965 – 2002 Carnet de croquis de Jacques Liger-Belair Architecte.
Livres
A Beyrouth, sur les traces de Jean Royère, un récit mémoriel et architectural est une exploration intimiste de l’histoire d’un immeuble, d’une rue, d’une ville et d’un pays. Sophie Skaf navigue sur les différents affluents qui charrient les limons du fleuve intranquille de la mémoire. Un quartier naissant de la périphérie du Beyrouth municipe des années 1950-60, emblématique de cette période faste de la modernité, marquée par le dynamisme de la communauté des Libanais d’Égypte de retour au pays. Quelques jeunes architectes de talent à qui l’on donnera carte blanche pour façonner le visage d’une capitale en plein développement. Un immeuble familial dessiné conjointement par César Behlok, Nadim Majdalani et Jean Royère. Une enfance dans un appartement conçu par ce dernier. Une parenthèse de 15 ans de guerre civile. Des immeubles en ruine. Des témoins d’une ère glorieuse que l’on rase. Une promenade nostalgique et érudite à l’ombre des pins. Une rénovation sous le signe du soleil, de l’eau, des saisons et du temps qui passe. Alors que la folle course vers l’incertain se poursuit au Liban, Sophie Skaf fait parler la mémoire urbaine et architecturale d’un pays qui tangue entre les vagues de construction et de destruction.
Henri Eddé, architecte moderne. Henri Eddé n’a jamais fait l’objet d’une étude architecturale pertinente. A l’encontre de la plupart de ceux qui le jugent exclusivement sur le plan urbanistique, Eddé a eu le privilège de ne traiter que des enjeux locaux, des contraintes et des méthodes de résolution de la discipline architecturale au Liban.
Il écrit : « L’architecture au Liban deviendra spécifiquement libanaise seulement le jour où elle s’intégrera parfaitement à notre pays, à ses besoins et à ses moyens. Nos bâtiments traditionnels et nos villages sont plein d’enseignements, nos aïeux ayant pu parfaitement résoudre leurs problèmes. Le jour où nous aurons comme eux réalisé des plans honnêtes et des façades non moins honnêtes, nous pourrons prétendre être dans le vrai et avoir fait de l’architecture moderne. » Editions ALBA.
Jacques Liger-Belair le parcours d’un architecte, est un ouvrage collectif, qui rassemble biographie, entretiens et illustrations sur le parcours mouvementé de l’architecte et sur celui de l’Atelier des Architectes Associés. Il est signé George Arbid, Roger Hashem, Carla Henoud, Georges Khayat, Jean-Pierre Megarbané, Névine Megarbané, Josiane Torbey, André Trad et Jacques Liger-Belair. Editions Dar An Nahar (2014).