Architecture et urbanisme. Des pionnières.

Table ronde
90 minutes, français.

Lundi 6 mars 2023 à 19h00 Beyrouth / 18h00 CET
En ligne (via Zoom) et
En présentiel à l’Amphithéâtre Leila Turqui,
Bibliothèque Orientale de Beyrouth.
🏛 adresse

Accès gratuit.


Simone Kosremelli (intervenante) est architecte diplômée de l’American University of Beirut – AUB en 1974, et d’une maîtrise en urbanisme de Columbia University en 1977. En 1981, en pleine guerre civile, elle ouvre à Beyrouth son bureau, Simone Kosremelli Architect & Urban Planner, et ne tarde pas à s’imposer dans un milieu exclusivement masculin. Depuis, les projets urbains et architecturaux se succèdent au Liban, mais aussi au Moyen-Orient, où de nombreuses commandes l’appellent. En 1990 elle ouvre une succursale à Abu Dhabi.

De l’étude pour la baie de Jounieh (1979) au projet de zoning de Deir El Qamar (1994), des commandes privées à celles de l’Etat, Simone Kosremelli propose une approche à la fois vernaculaire et contemporaine, qui s’inspire de la tradition libanaise, mais qui est aussi adaptée aux modes de vie contemporaine. Entre 2002 et 2008, elle participe régulièrement aux expositions-rencontres Women Who Build / La Mujer Construye (Utrecht, Zaragoza, Beyrouth, Rome et San Sebastian). En 2007 elle reçoit le Distinguished Alumna Award de l’AUB, où elle enseigne à temps partiel depuis 1978. En 2011, dans une monographie intitulée Lebanese Perspective : Houses and Other Work – Simone Kosremelli Sylvia Shorto, l’auteure, revient sur 30 années de carrière de la première femme architecte du Liban. 

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Nouha Ghosseini (intervenante) est architecte, urbaniste et paysagiste diplômée de l’Université Libanaise. Elle est experte en développement durable, démocratie participative, décentralisation et bonne gouvernance, questions de genre, inclusion et renforcement des capacités. Elle est présidente de la section libanaise de la Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté (WILPF).

Sa carrière est partagée entre l’enseignement, la gestion des affaires publiques et les hautes études. Depuis le 2 janvier 2023, Dr. Nouha Ghosseini est retraitée de l’Université Libanaise, après plus de 30 ans d’enseignement, où elle a été première femme doyenne de la Faculté des Beaux-Arts et d’Architecture (août 2021 – décembre 2022). Elle est titulaire d’un DEA en Géographie urbaine de la Sorbonne (1985), d’un Certificat d’études avancées sur Les Villes orientales de l’Ecole d’architecture de Versailles (1986), d’un Doctorat d’Etat en Urbanisme de l’Université de la Sorbonne (1989), et d’un Post-doctorat en Architecture, territoires et paysages de l’Ecole d’architecture de Versailles (1991). En 2014, elle est diplômée en développement durable et adaptation au changement climatique de l’Université de Genève.

De 2004 à 2016, Nouha Ghosseini a été Maire de Baakline et Présidente de l’Union des municipalités du Chouf Souayjani. Mandatée par la présidence du Conseil des ministres et sous la direction du ministre de l’Intérieur Ziad Baroud (2012-2013), elle est nommée membre du Comité National chargé de rédiger la loi de décentralisation au Liban.

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Samar Makki Haidar (modératrice) est diplômée de l’Institut des Beaux-Arts de l’Université Libanaise en Architecture (1983) et Paysagisme (2003), puis d’une maitrise en Urbanisme (2005). De 2009 à 2013, elle suit, à Beyrouth, plusieurs formations sur l’architecture durable, et soutient sa thèse doctorale à l’Université Libanaise (2018).

Sa vie professionnelle est partagée entre la direction de son entreprise Maison de l’Ingénierie, fondée à Beyrouth en 1984, et l’enseignement à l’Université Libanaise où elle est cheffe du département d’Architecture puis directrice de l’Institut des Beaux-Arts (1999-2002). Originaire du sud, elle est membre du conseil d’administration de l’Association Internationale pour la Sauvegarde de Tyr, responsable de la commission Culture et Education de la Ligue des cités phéniciennes, cananéennes et puniques, et membre du conseil exécutif des Ateliers de Tyr. Depuis 2010, elle est responsable du prix Jaderji au sein de la Fondation Rifaat Jaderji.

Dr. Samar Makki Haidar est honorée de plusieurs prix, notamment celui du ministère de la Culture Rouwad El Sharq (2016) ; celui de la Femme Ingénieure Arabe Distinguée de L’Union des Ingénieurs Arabes (Bahreïn 2016), et celui de la Femme Ingénieure Honorée de l’Ordre des Ingénieurs et Architectes (Beyrouth 2018) entre autres.

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Anastasia Elrouss (intervenante). Architecte multi primée, riche d’un parcours ininterrompu depuis quinze ans, Anastasia Elrouss a fait ses études à l’Université américaine de Beyrouth où elle donne régulièrement des cours de design.

Après avoir fait ses premiers pas à l’atelier d’architecture Samir Atallah &Partners (2005,2006) puis chez Jean Nouvel à Paris (2007), elle est désignée à la direction de l’atelier d’architecture YTAA dont elle devient rapidement partenaire fondatrice et directrice générale (2011-2017). C’est dans ce cadre que, parmi d’autres projets, elle dirigera la vision architecturale et urbanistique de Brazza un quartier de 60 hectares à Bordeaux, ainsi qu’un projet d’habitations de 17000m à Nantes et un musée à Bucarest.

En novembre 2017, elle ouvre son propre atelier d’architecture ANA-Anastasia Elrouss Architects.
Très vite ses projets sont salués par ses pairs et couronnés par des prix internationaux parmi lesquels : Iconic Award en 2018, German Design Award en 2019, Design that Educates Award en 2019 et 2020, Architizer Award en 2019.
Avec des projets en cours au Liban, au Bahreïn, au Canada, en Roumanie et à Dubaï, Anastasia Elrouss est fréquemment en déplacement, non seulement pour son travail d’architecte, mais aussi pour des conférences à travers le monde dans lesquelles elle se fait l’avocate d’une cause qui lui est chère, celle de l’autonomisation des femmes et de l’égalité des genres dans les espaces de travail, notamment les chantiers de construction.

Lauréate, avec son atelier, du deuxième prix de la Biennale d’Architecture de Cracovie en 2019, sous le thème « Connexion, villes et fleuves », Anastasia Elrouss est également sélectionnée parmi 72 « héros ordinaires » pour faire partie du projet de la plateforme culturelle internationale Al Safar (« voyage » en arabe), « Sur les traces d’Ibn Battuta » qui se déroule en partenariat avec l’UNESCO, l’édition numérique française de National Geographic et MiSK Art Institute.

Son combat pour l’autonomisation des femmes la conduit à jeter les bases, dès 2017, de la fondation Warch(ée), dédiée à la formation et à l’emploi des femmes dans les métiers auxquels elles ont peu ou pas accès. L’ONG voit le jour en 2019 avec un atelier de menuiserie dont les artisanes en formation vont, au lendemain de l’explosion du 4 aout 2020 au port de Beyrouth, contribuer à fournir des meubles à des dizaines de foyers endommagés. Fonctionnant comme une entreprise sociale, Warch(ée) prône l’égalité des chances et des genres dans les espaces professionnels, au Liban, en France et partout dans le monde.

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Sophie Akoury (intervenante) est architecte et designer libanaise travaillant actuellement à Los Angeles. Diplômée de l’Académie Libanaise des Beaux-Arts – ALBA en 2019, elle poursuit ses études au Southern California Institute of Architecture – SCI-Arc. Son projet de maitrise, intitulé 51 miles + 25 km = 13 feet, dans lequel elle propose un parallélisme entre la rivière de Los Angeles et le fleuve de Beyrouth, remporte en 2022 le prix Frank Gehry. Sophie Akoury participe régulièrementen tant que jurée invitée, aux concours à SCI-Arc, Pratt Institute et Syracuse University.